Dans les Ardennes, loups et hérissons fêtent l’anniversaire du parc Argonne Découverte

D’abord, il y a eu des loups gris, puis blancs et maintenant noirs : une meute de loups du Canada rejoint cette année le parc Argonne Découverte. Une belle façon, pour ce parc animalier ardennais, de fêter son vingtième anniversaire. Parmi les autres invités de marque, un couple de aras militaires et des hérissons d’Europe. La liste peut sembler éclectique. En réalité, elle illustre pleinement l’aventure débutée à Olizy-Primat un 18 juin 2005, à l’initiative de la Communauté de communes de l’Argonne ardennaise. 

Tout a commencé par la volonté de faire découvrir le monde des animaux nocturnes, grâce à Nocturia. Ce lieu éclairé de bleu permet toujours d'observer genettes, scorpions, serpents, rongeurs, insectes ou encore poissons. L’arrivée, en 2010, d’une meute de loups gris d’Europe, rejoints neuf ans plus tard par des loups blancs arctiques, constitue un premier tournant pour un parc qui s’est fixé quatre missions : le bien-être animal,  la pédagogie, la conservation et la recherche scientifique. 

Abritant aujourd’hui 50 espèces animales, équipé d’une aire de jeux géante dans les arbres, il a accueilli l’an dernier 51.000 visiteurs (+ 20 % par rapport à 2023), devenant en deux décennies le deuxième site touristique des Ardennes. Il ne s’agit pas de la seule hausse enregistrée : le nombre d’animaux temporairement recueillis dans son centre de soins de la faune sauvage est passé, dans le même intervalle, de 210 à 370. 

Après la pause hivernale, le parc a rouvert ses portes au public ce 8 février. Les loups du Canada, des frères et sœurs en provenance du parc de Chabrières dans la Creuse, ne seront cependant visibles qu'à partir du mois d’avril. Petits, ils peuvent être noirs, gris, blancs ou jaunâtres. Leur couleur noire ultérieure résulte d’une mutation génétique vieille de 10.000 ans, qui augmente la production de mélanine. Au-delà, l’arrivée de cette troisième meute signe une nouvelle étape. Le parc Argonne Découverte entend mettre l’accent, dans les prochaines années, sur les grands prédateurs présents dans le Grand Est et leurs cousins comme le lynx et le pygargue à queue blanche.

Une toute nouvelle volière, d’une superficie de 200 m2, fait également partie des “cadeaux” pour 2025. Elle abrite notamment les perroquets recueillis en 2017 à la suite d’une saisie, et leurs nouveaux compagnons, un duo de aras militaires - front rouge, ailes bleues et jaunes- provenant du zoo d’Amnéville. La conception des enclos se fait, de manière générale, sous la houlette d’un docteur en écoéthologie, par ailleurs directeur adjoint du parc. La découverte de ce métier de chercheur, comme d’autres expériences immersives telle la possibilité d’entrer dans la peau d’un soigneur, figurent parmi les animations pédagogiques proposées.