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138 petits astéroïdes dans la ligne de mire des chercheurs liégeois

En matière spatiale, l’université de Liège confirme sa réputation : une équipe internationale, menée par des astronomes issus de ses rangs, a découvert de nouveaux corps rocheux, entre Mars et Jupiter. Il s’agit d’une contribution majeure, notamment pour la défense planétaire contre d’autres astéroïdes dangereux.

Astéroïdes Liège
Certains de ces astéroïdes ont la taille d’un bus.©️ Kirill Ivanov

Il s’agit d’une méga découverte pour la compréhension des astéroïdes et la défense de la Terre: une équipe internationale, portée par des astronomes liégeois en association avec des chercheurs allemand, tchèque et italien, a détecté 138 nouveaux petits rochers de l’espace d’une dizaine de mètres de diamètre. Ce sont les plus petits astéroïdes jamais repérés dans la ceinture principale, située entre Mars et Jupiter, à une distance moyenne de 250 millions de kilomètres. 

Par le passé, des astéroïdes, en percutant la Terre (et d’autres planètes) en ont bousculé la géologie et joué un rôle majeur dans l’évolution de la vie. Le premier astéroïde a, lui, été découvert en 1801. Aujourd’hui, on en dénombre quelque 750.000 dont le plus gros, Vesta, mesure environ 530 km de diamètre. Cette masse d’astéroïdes a surtout été repérée au cours de la dernière décennie, grâce aux nombreux programmes de surveillance qui scrutent le ciel clair. 

La découverte de ces 138 petits astéroïdes, qui a fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique Nature le 9 décembre dernier, découle de ces capacités d’observation, tout en franchissant un cap crucial. De fait, dans le domaine spatial (formation, unités de recherche, Centre de recherches appliquées), la réputation de l’université de Liège est internationalement actée. 

Des images collectées par le télescope spatial James Webb de la Nasa ont été utilisées par l’équipe pilotée par deux alumni de la faculté des sciences de Liège, Julien de Wit et Artem Burdanov, respectivement professeur associé et chercheur au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ils ont ensuite recouru à une analyse innovante d’images infrarouge d’archives.

Efficace pour détruire certains astéroïdes

“Etre capable d’observer les plus petits astéroïdes de la ceinture principale nous donnerait non seulement des indices sur les éléments constitutifs des planètes, mais aussi une fenêtre unique sur la source des météorites qui tombent sur la Terre”, explique le planétologue Emmanuel Jehin, directeur de recherche à Liège (COMets METeors and Asteroids-COMETA) qui compte parmi les participants à cette étude. 

Ces petits corps du système solaire pourraient être des débris éjectés lors de collisions entre des astéroïdes plus gros. “De nombreux petits astéroïdes se forment par des cascades de collisions qui sont très efficaces pour détruire les astéroïdes de moins de 100 mètres”, détaille Julien de Wit. 

“Un domaine inexploré”

La technique utilisée permet aussi “de déterminer la taille d’un astéroïde à partir de simples détections infrarouges sans connaître l’orbite réelle de l’objet”, ajoute le planétologue Thomas Müller, de l’Institut Max-Planck de Garching (Bavière), un des co-auteurs de l’étude. En substance, plus les calculs d’orbite sont précis, plus la défense planétaire peut être assurée. 

“Nous entrons dans un domaine totalement nouveau et inexploré grâce aux technologies modernes”, conclut Artem Burdanov. “C’est un bel exemple de ce que nous pouvons faire en regardant les données différemment. Parfois, les bénéfices sont importants, et c’est le cas ici.”

www.cometa.uliege.be

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