Moselle

En indiquant voter RN, Rémy Dick a perdu sa délégation départementale à la Culture

Le maire de Florange a fait part de sa préférence pour le Rassemblement national au deuxième tour des législatives de la huitième circonscription. Il a ainsi choqué à la fois à la fois Patrick Weiten, président du conseil départemental de la Moselle, qui lui a retiré sa délégation, et les artistes messins qui appellent à faire barrage à l’extrême droite.

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Rémy Dick © Mairie de Florange.

Vice-président, jusqu’à ce 3 juillet, de la délégation Culture  du conseil départemental de la Moselle, Rémy Dick se mord-t-il les doigts d’avoir affiché son intention de voter pour Laurent Jacobelli, candidat Rassemblement national de la 8ème circonscription ? Le maire de Florange a tenu à exprimer sa préférence, justifiée par son opposition aux « mélenchonistes », alors même que Patrick Weiten, président du conseil départemental de la Moselle, venait d’appeler à faire barrage à l’extrême-droite.

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Patrick Weiten, président du conseil départemental de la Moselle © Arnaud Hussenot

« La montée des populistes et nationalistes d’extrême droite mais surtout, de leur idéologie de la haine, doit nous pousser à l’action. Nous ne pouvons pas rester ni insensibles, ni observateurs de cette dramatique situation nationale. Nous devons être déterminés et unis pour que la Moselle puisse rester cette terre de solidarité et de fraternité entre les peuples que nous connaissons et si chère à Robert Schuman », indique l’élu Union des démocrates et indépendants (UDI) dans un communiqué.

Cette collision flagrante s’est soldée dès le 3 juillet par un communiqué dans lequel Patrick Weiten décidait de retirer sa délégation à la Politique de la culture à son treizième vice-président.

Pétrification

Contacté, Rémy Dick, naguère plus jeune maire de France, car élu de Florange en 2016 à l’âge de 22 ans, rappelle qu’il demeure RL et qu’il ne s’est pas rallié au RN. Il n’a pas souhaité répondre aux questions que lui posait Voisins-Nachbarn sur la collusion entre ses préférences affichées et celle d’un tissu culturel local globalement catastrophé par la perspective d’un RN accédant au gouvernement.

Signée dès son lancement le 2 juillet par près de 70 personnalités culturelles messines, une tribune revendique la vision  « d’une société ouverte, équitable, libre et tolérante » fort éloignée de celle du RN. Dans sa profession de foi lors des élections présidentielles de 2022, Marine Le Pen ne parlait pas de culture, mais de patrimoine, décrit comme « notre histoire pétrifiée, au sens premier de cet adjectif ».

Les signataires de la tribune messine représentent des institutions et événements de dimension  internationale  tels le festival Passages Transfestival ou le centre Pompidou Metz, des manifestations explicitement liées à l’immigration comme le Festival du Film Italien, des défenseurs du « patrimoine pétrifié » telle la Maîtrise de la cathédrale de Metz, des dizaines de compagnies de danse, de théâtre et de cirque et de nombreux artistes indépendants. Ils affirment « construire jour après jour les conditions de rencontres fertiles, ouvertes et généreuses entre des artistes venant d’horizons les plus divers et de tous les habitants de notre territoire » et ne comptent pas se laisser pétrifier.

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